Plusieurs fora ont précédé le Dialogue inter-Maliens, dont la phase régionale débute le 20 avril. De grandes rencontres entre les Maliens organisées pour faire le diagnostic de la crise dans le pays et trouver des solutions.
Qualifiée fin 2016 de « jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre-ensemble au Mali » par le Président de l’époque, Ibrahim Boubacar Keita, la Conférence d’entente nationale s’est tenue du 27 mars au 2 avril 2017.Cette Conférence était inscrite au chapitre 2 de l’Accord d’Alger de 2015 (abandonné par la transition en janvier 2024). Avant sa tenue, l’opposition, conduite par Soumaila Cissé, l’avait boycottée, avant finalement de rejoindre la salle où se tenait la rencontre, une présence qu’elle avait jugée symbolique par la suite. Plusieurs recommandations ont été faites à l’issue de la Conférence, dont notamment d’améliorer la gouvernance, la justice et la gestion des ressources publiques ; de criminaliser toutes les revendications basées sur la violence et l’usage des armes ou encore de négocier avec Iyad Ag Ghaly et Hamadoun Kouffa, les chefs du groupe terroriste JNIM. Alors que ces recommandations peinaient dans leur mise en œuvre, sera organisé deux ans plus tard le Dialogue national inclusif, une initiative censée trouver une solution à la crise sécuritaire et humanitaire que vivait le pays. Une nouvelle fois, l’opposition, par la voix de Soumaila Cissé, disparu le 25 décembre 2020, critiqua ce dialogue. Elle estimait que ce dialogue était « de la pure communication politique » et « une mise en scène ». Pour la plupart, les recommandations épousaient celles formulées lors de la Conférence d’entente nationale. En prenant en compte les phases locales, les participants se sont concertés du 11 au 30 décembre 2019 sur six thématiques (Paix, sécurité et cohésion sociale, Politique et institutionnel, Gouvernance, social, économie et finances et enfin Culture, jeunesse et sport). Les actions à réaliser ont été classées par priorité : court, moyen et long terme. Les participants demandaient, comme lors de la Conférence d’entente nationale, d’engager le dialogue avec les terroristes pour le retour de la paix, de procéder à une relecture de certaines dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation, selon les mécanismes prévus à l’article 65 dudit Accord, ou encore de renforcer l’armée. Le coup d’État contre le Président IBK interviendra huit mois plus tard, en août 2020. Du 11 au 30 décembre 2021, les autorités de la Transition organiseront les Assises nationales de la refondation, avec pour objectif la naissance d’un « Mali Kura ». À la différence des dialogues précités, négocier avec les terroristes ne faisait pas partie des recommandations des ANR.