Le secteur de l’électricité au Mali est marqué par une forte dépendance à l’importation de carburants pour la production thermique. Selon une étude du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en 2020 la capacité de production électrique était de 1024,92 MW, dont 835 MW pour l’ensemble d’EDM SA. Le thermique représentait 69%, pour 26,8% d’hydroélectrique et 4,2% de solaire.
En 2020, le Mali avait un taux d’électrification de 50,56% à l’échelle nationale – 96% en milieu urbain et 21,12% en milieu rural. Cela se traduisait par 10,24 millions de personnes ayant accès à l’électricité contre 10,01 millions n’y ayant pas accès. En milieu rural, 8,79 millions de personnes n’avaient pas accès à l’électricité.
Coûts et risques élevés
Malgré un potentiel important en ressource solaire, les coûts d’investissements dans les mini-réseaux solaires PV ne sont pas concurrentiels par rapport au thermique, note le rapport. Ceci s’explique par les nombreux risques d’investissement dans le contexte. Il en résulte un coût plus élevé de l’électricité produite par les mini-réseaux solaires PV. Mais l’investissement dans des actions publiques d’atténuation des risques peut créer des économies importantes et favoriser la réalisation des objectifs du Mali en termes d’électrification rurale par le biais de mini-réseaux solaires à l’horizon 2030. Le coût moyen de l’électricité produite par les mini-réseaux pourrait diminuer de 83,2 centimes de dollars US à 51,1 centimes par Kwh grâce à l’atténuation des risques.
Au Mali, la consommation finale totale (CFT) d’énergie a été estimée à 5 511 Ktep. Les produits pétroliers ont représenté 20% de cette consommation finale, soit 12% de la consommation de produits pétroliers dans l’espace UEMOA. L’électricité représente 5% de la CFT et 15% de la consommation d’électricité de la sous-région.
Selon la Commission de régulation de l’eau et de l’énergie (CREE), le coût moyen de l’électricité produite au Mali est inférieur à celui de la sous-région. En 2019, le tarif moyen de l’électricité par kilowatt était de 90 francs CFA pour un coût de production d’environ 120 francs. Un manque à gagner pour la société productrice qui est compensé par l’État en termes de subventions, même si celles-ci ne couvrent pas la totalité du gap, d’où des dettes importantes.
Ainsi, malgré des coûts initiaux d’installation élevés, l’énergie solaire présente la meilleure option, compte tenu du potentiel de notre pays en la matière. Représentant 51% de la puissance installée d’EDM SA, l’hydroélectricité, qui constitue également une énergie propre, a cependant ses limites. Les changements climatiques et la baisse du niveau des précipitations incitent à opter pour d’autres sources, comme le solaire ou l’éolien.